Sainte-Christie-d'Armagnac

Sainte-Christie-d’Armagnac (Gers)Etude historique et archéologique

Programme annuel 2017 (achevé)

Programme 2018-2019 en cours

Présentation :

Le petit bourg de Sainte-Christie d’Armagnac est situé sur une colline dominant la petite vallée du Midouzon au sud, et la vallée du Roux au nord, que longe la route reliant Auch et Manciet à Mont-de-Marsan et Nogaro.

C’est en 1291 qu’est mentionné pour la première fois le castet de Sainte-Christie-d’Armagnac. Les pouillés du diocèse d’Auch mentionnent sinon la paroisse Sancta Christina dès le XIVe siècle. Il ne faut pas confondre cette paroisse avec la proche commanderie de l’hôpital Sainte-Christie (commune de Cravencère), qui possède des droits sur l’église saint Pierre de Sainte-Christie, et relève de la commanderie templière puis hospitalière de la Cavalerie (commune d’Ayguetinte, Gers).

La commune est riche d‘un beau patrimoine principalement au cœur du village. Il se compose d’une motte de belle taille, d’un logis à pan de bois et de deux morceaux de rempart de terre crue (qui viennent d’être classé au titre des Monuments Historiques), d’une porte-pigeonnier en forme de tour datable du XVIIe siècle, de l’église paroissiale Saint-Pierre comprenant probablement des parties d’anciens bâtiments fossilisés (un premier état (chevet ?) XI-XIIe siècle ? et au moins une tour (XII-XIIIe siècle de tradition romane ?).

L’état du logis à pan de bois mobilise la municipalité depuis maintenant plusieurs années. Les protections récentes devraient permettre de lancer rapidement des travaux de consolidation et de restauration. À la demande de mairie, et dans la dynamique bien installée, nous avons lancé une opération visant à mettre à plat l’état des connaissances du cœur du bourg de Saint-Christie-d’Armagnac. En effet, la venue prochaine de restaurations importantes sur le logis à pan de bois et le rempart en terre crue nécessitait la mise en place d’études sur ce site exceptionnel.

Il a bien été mis en évidence que la morphologie du site ne relevait pas d’un fort villageois, type peu présent dans la zone gersoise. Il semble plutôt que ce site soit un village fortifié, à la morphogenèse complexe, que de nouvelles recherches, archéologiques et historiques, devraient permettre de démêler.

 

Objectifs :

En 2018, nous avons réalisé un sondage mécanique au niveau du fossé de la motte (autre notice). Il visait d'une part à confirmer l'existence d'un dispositif fossoyé au pied du tertre, repéré lors des prospections géophysiques et d'autre part à dresser le profil de ce fossé et de caler chronologiquement son comblement. L'étude de la dynamique de comblement de ce fossé sec (10,25 m de large pour 3,20 m de profondeur) a révélé une séquence stratigraphique qui va du Moyen Âge central à la période moderne. Les données  acquises à cette occasion permettent d'entrevoir une occupation de l'ouvrage de terre fortifié durant le Moyen Age central et le bas Moyen Age, l'abandon de la fortification étant probablement intervenu au cours du XVe siècle ou au début du XVIe siècle.

Depuis deux ans, le travail en archives a livré de beaux résultats. Un livre de reconnaissance de la seigneurie de Sainte-Christie daté de 1500 et des visites de la seigneurie de 1739 ont été transcrits et/ou analysés. Ils offrent à eux deux une magnifique opportunité de saisir les transformations très profondes qui ont affecté cet ensemble entre la fin du Moyen-Âge et l’époque moderne. Cette première étape est importante pour saisir la genèse du site. Les parties hautes de l’actuel village étaient beaucoup plus densément peuplées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Ce qui était un village, comprenant environ une quarantaine de maisons vers 1500, est devenu un espace seigneurial constitué de bâtiments élitaires organisés autour d'une cour centrale avant 1739, soit en à peu près deux siècles. Ce phénomène a été observé ailleurs dans le Gers à la même période. Seul le barri médiéval accueille encore de nos jours des maisons, le reste du village ayant glissé vers le nord. Le village était protégé d’une enceinte doublée d’un fossé alors que le faubourg (barri) était ceint d’un simple fossé. L’entrée du village semble déjà positionnée le long de l’église à l’ouest, à l’emplacement de la porte conservée dans le rempart de terre crue et elle est protégée par une barbacane abritant deux oustau (maisons).

En 2019, deux silos localisés dans le logis à pan de bois ont été fouillés, une première étude de bâti de l’église paroissiale a été entamée et des prélèvements ont été réalisés dans le rempart ouest en terre crue.

 

 

  Partenaires :

Le projet existe grâce aux financements de la mairie de Sainte-Christie et du service régional de l’archéologie d’Occitanie (site de Toulouse) ainsi que la région Occitanie. Il collabore avec les acteurs des restaurations Udap 32, un architecte du patrimoine et l’association les amis du Castet.

 

Le projet intègre divers spécialistes :

Équipe archéologie

  • Sylvain Durand (topographe SARL Acter)
  • Nicolas Guinaudeau (archéologue professionnel SARL Acter)
  • Yoan Mattalia (docteur, UMR 5608 TRACES Toulouse)
  • Méryl Ferrer (marie de Sainte-Christie d’Armagnac)
  • Nicolas Portet (Landarc)

Équipe architecture

Équipe histoire

  • Alain Champagne (Maître de conférences, ITEM EA 3002, université de Pau et des pays de l’Adour)
  • Anaïs Comet (docteure, FRAMESPA UMR 5136 Toulouse)
  • Camille Lacroix (docteure FRAMESPA UMR 5136 Toulouse)

 

 

 

 

 

 

 

 Contact : Alain Champagne (alain.champagne @ univ-pau.fr)