Chaire “Le patrimoine culturel immatériel comme levier de développement des territoires” (PCITER)Chaire de professeur junior (CPJ)

La chaire “Le patrimoine culturel immatériel comme levier de développement des territoires” (PCITER), portée par Mathilde Lamothe, a pour objectif d’analyser, dans un contexte montagnard, les usages et pratiques communautaires de gestion des ressources naturelles dans la durée.
Ces savoirs naturalistes, véritables patrimoines vivants des communautés montagnardes, sont appréhendés dans une perspective alliant anthropologie et écologie historique.
Axes de recherche
- Identifier et documenter les savoir-faire et les systèmes coutumiers liés à l’eau, au bois et à l’herbe, qui façonnent le partage de l’espace, les droits d’usages et les conflits d’usage ;
- Analyser les politiques et modes de ressourcements liés à ces ressources naturelles - patrimoine sportif, thermal, etc. - et questionner le patrimoine culturel immatériel dans sa définition ainsi que son application ;
- Mesurer les stratégies de transmission et d’adaptation, mais aussi les facteurs de déstabilisation ou les menaces des communautés montagnardes pour gérer leurs ressources naturelles face aux crises et aux évolutions climatiques et sociétales.
Cette approche patrimoniale s’inscrit en lien avec son environnement social et naturel et dans le temps long en région de montagne. Ces héritages d’une organisation économique et sociale sur le partage de l’espace et des ressources permettent de comprendre les phénomènes de systèmes d’alliance et de gestion collective de la propriété, facteurs d’adaptabilité et de pérennité de la société pyrénéenne.
Aussi, l’étude des relations entre l’homme et son environnement, considéré comme un anthroposystème (Lévêque et Van der Leeuw, 2003), amène à saisir les évolutions des emprises humaines sur les milieux naturels et le rôle des sociétés dans la construction des écosystèmes.
Cette combinaison des aspects culturels et naturels amène à porter l’attention sur la communauté qui ordonne le sens patrimonial des éléments de sa culture à travers ce qu’elle retient ou non de son passé, renvoyant ainsi au patrimoine culturel immatériel selon la définition proposée par la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (2003). L’UNESCO oriente désormais sa réflexion sur le patrimoine culturel immatériel comme outil pour faire face aux enjeux du changement climatique en reconnaissant aux communautés, groupes et individus leur rôle dans la protection de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles.
La chaire PCITER interroge ces connaissances, savoir-faire et pratiques en matière de résilience environnementale et de durabilité dans les zones de montagne pour mettre en perspective la dynamique et l'adaptation des communautés montagnardes aux changements sociétaux et environnementaux.
Événements scientifiques et diffusion
La chaire PCITER organise régulièrement des séminaires interdisciplinaires développant les thématiques des axes de recherche mais aussi des conférences grand public pour partager les connaissances. Elle dispose d’un carnet de recherche sur Hypotheses.org pour diffuser l’actualité scientifique et les projets de recherche déposés.
La porteuse de la chaire
Titulaire d’un doctorat en ethnologie à l’UPPA et d’un PhD en ethnologie et patrimoine à l’Université Laval au Québec, en cotutelle internationale de thèse, Mathilde Lamothe a été chercheuse postdoctorale de 2017 à 2020 au sein du laboratoire ITEM à l’UPPA, dans le cadre du programme européen FEDER TCV-PYR (Thermalisme, Culture et Villégiature dans les Pyrénées).
Elle a également été consultante et chargée de projet au CIRDOC-Institut occitan de cultura pour coordonner le projet transfrontalier POCTEFA Prometheus (Fêtes du feu dans les Pyrénées, Liste représentative du PCI de l’UNESCO).
En 2023, elle rejoint l’Université de Caen en tant qu’ingénieur de recherche en géo-anthropologie de l’environnement dans le cadre de l’ANR SpatialTreeP sur l’évolution de la lisière forestière subalpine pyrénéenne, avant d’être nommée sur la chaire de professeur junior PCITER de l’UPPA.
Chaires de professeur junior
Les chaires de professeur junior (CPJ) ont été instaurées par la loi de programmation de la recherche (LPR) du 24 décembre 2020. Il s’agit d'une pré-titularisation conditionnelle (“tenure-track”) dans le corps des professeurs des universités ou des directeurs de recherche à l’issue des 5 années de la chaire.
Les conditions à la titularisation à l’UPPA sont la réussite de l'habilitation à diriger des recherches (HDR) et l’évaluation de la valeur scientifique et de l’aptitude professionnelle du chercheur par une commission de titularisation.