POPSU Eaux-Bonnes
Le programme POPSU Eaux-Bonnes (« Pour une nouvelle vie du patrimoine thermal : résilience et mutations d’une activité socioéconomique au service du territoire. Réflexion et prospective sur la station des Eaux-Bonnes ») est porté par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UR 3002 ITEM) en partenariat avec le Pavillon de l’architecture de Pau.
Il s’inscrit dans le cadre du programme national POPSU Territoires (Plateforme d’Observation des Projets et Stratégies Urbaines) adossé au GIP Europe des Projets Architecturaux et Urbains (EPAU) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, dont l’appel en 2023 était consacré aux problématiques des spécifiques des ruralités.
Le programme porté par l’UPPA figure parmi les 17 lauréats désignés en 2023 et une communauté réunissant au total 51 projets territoriaux à l’échelle nationale, dont les particularités sont d’associer les établissements de recherche et les collectivités afin de contribuer en concertation à l’action publique.
Présentation du programme POPSU Eaux-Bonnes
Triomphant au XIXe siècle, la station thermale des Eaux-Bonnes connaît un important déclin depuis plusieurs décennies. Étendue sur un territoire de 38,52 km2 composé de 90 % de zones naturelles (montagnes, bois, rivières, cascades) entre 520 m et 2 619 m d’altitude, cette commune de la vallée d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques) a longtemps attiré les foules pour son environnement exceptionnel, ses mondanités et ses eaux bienfaisantes, promus par des personnalités comme l’impératrice Eugénie.
La station s’est ainsi constitué un patrimoine bâti remarquable, mais qui a peu résisté aux évolutions sociales et économiques du XXe siècle, donnant à voir de nos jours une sorte de village-fantôme, lieu de passage sur la route de la station de ski de Gourette située sur le territoire communal. C’est sur la réappropriation de ces espaces que se focalise la présente recherche-action, visant à sauvegarder un patrimoine riche et porteur d’histoire tout en œuvrant à la revitalisation culturelle, sociale et économique de tout un territoire valléen.
Face au déclin, le pouvoir de la résilience patrimoniale
L’aire d’étude se concentre sur une commune, qui, malgré seulement 200 habitants à l’heure actuelle, a exercé une influence prégnante sur le développement et l’aménagement du territoire local et régional. Les équipements autrefois dévolus aux curistes mêlent désormais un habitat sédentaire et des hébergements locatifs soumis à une forte saisonnalité, lorsqu’ils ne sont pas en mauvais état, démolis ou en ruines.
De tous temps, les autorités locales ont eu conscience de la valeur de ce parc immobilier et ont tenté, parfois sans succès, des stratégies de redynamisation, comme celle ayant mené à la fermeture de l’établissement thermal en 2017. Pour autant, ce patrimoine bâti est doté d’un potentiel symbolique et physique bien réel qui dépasse son origine thermale et peut constituer en lui-même une importante source d’activités socioéconomiques. La fermeture (même temporaire) des thermes, qui n’est donc pas forcément une fatalité, peut aussi être envisagée comme une opportunité de renouvellement de l’espace et des usages urbains en ces temps où la société se questionne sur son rapport à l’environnement, à la vie active et au système libéral, ou bien au corps et à son intégrité physique.
Changement de regard
Le patrimoine bâti eaux-bonnais, considéré ici comme un gisement susceptible de répondre à de nombreux enjeux contemporains, doit donc faire l’objet d’un changement de paradigme et d’une réappropriation dans l’imaginaire collectif. Afin de susciter une prise de conscience de sa plus-value et d’impulser une dynamique de projets et de valorisation au sens large, cette recherche-prospective invite la population, les élus et les acteurs publics et privés à s’unir pour faire émerger les formes d’optimisation et de reconversion du patrimoine lié au thermalisme et d’en faire un levier de la solidarité culturelle et interterritoriale, montrant que la situation actuelle ne présage pas une disparition programmée mais, au contraire, peut aussi annoncer une nouvelle vie fondée sur la mémoire des lieux.
La synergie entre chercheurs et acteurs du territoire autour d’une mémoire commune
Appuyée sur la synergie des entités impliquées sur le territoire valléen, cette recherche-action favorise l’émulation entre chercheurs, acteurs de terrain et société civile pour œuvrer conjointement à la construction des savoirs.
Dans un cadre multidisciplinaire, les moments d’échange (ateliers, séminaires de co-construction, journées d’études, colloques) seront complétés par la recherche en histoire récente, des enquêtes et des entretiens, pour produire un diagnostic mémoriel et un état des lieux partagé de la connaissance, à l’issue desquels aura lieu la réflexion prospective commune visant à projeter des solutions d’avenir en termes de valorisation culturelle et de reconversion fonctionnelle des espaces bâtis.
Répondant aux enjeux de la science ouverte, le projet fait aussi l’objet d’une valorisation spécifique, avec la production du présent carnet de recherche, d’outils numériques, d’une exposition ainsi que d’une synthèse écrite et imagée permettant de visualiser concrètement le processus et ses conclusions, et d’impulser une nouvelle dynamique fondée sur le principe de la résilience patrimoniale.
Partenaires
Equipe
Chercheurs de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour
- Laurent Jalabert, Responsable scientifique (ITEM UR 3002)
- Viviane Delpech - Responsable scientifique (ITEM UR 3002)
- Dénes Harai (ITEM UR 3002)
- Joëlle Saucès (ITEM UR 3002)
Elus
- Jean-Luc Braud, Maire de la commune des Eaux-Bonnes
- Christian Loustau, Adjoint au maire, commune des Eaux-Bonnes
Professionnels/partenaires
- David Apheceix, Architecte du pavillon de l'architecture de Pau
- Nadine Bueno, Directrice du Pavillon de l'architecture de Pau
Ressources
La journée inaugurale du programme POPSU Eaux-Bonnes, portée par l'UR 3002 ITEM de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour (Viviane Delpech & Laurent Jalabert), s'est déroulée le 23 septembre 2023 au casino des Eaux-Bonnes.
Cette première journée, co-organisée par le Pavillon de l'architecture de Pau, a réuni spécialistes, élus locaux, acteurs économiques et grand public autour de conférences et d'ateliers participatifs afin de débuter la réflexion sur le devenir et la ré-appropriation du patrimoine de cette illustre station thermale: