CORBAN Les correspondances entre les ports basques et la Nouvelle France d'après les saisies anglaises sous le règne de Louis XV
Durée
2021- 2024
Financeur
Région Nouvelle-Aquitaine
Retrouvez le blog du projet CORBAN sur Hypothèses.org
https://corban.hypotheses.org/
Responsables du projet
ITEM EA 3002/ UPPA/ Philippe Chareyre
IKER UMR 5478/ UPPA/ Céline Mounole
Partenaires
- Université de La Rochelle, CRHIA, Mickael Augeron
- Université Bordeaux Montaigne, Centre d’études des Mondes Moderne et Contemporain, CEMMC, EA 2958, Caroline Le Mao
- Université Laval, Québec, Laurier Turgeon (cotutelle de thèse)
Acteurs socio-économiques régionaux
- Institut Culturel Basque
- CIRDOC–Institut occitan de cultura
- Musée Basque et de l’histoire de Bayonne
- Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
Présentation
Sous le règne de Louis XV, principalement durant la guerre de Sept Ans (1757-1763), plusieurs navires originaires de Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, Capbreton et surtout Bayonne, affrétés à destination de la Nouvelle-France, voire des Antilles ont été arraisonnés et saisis ainsi que leur cargaison par la marine anglaise. Le projet s’intéresse tout particulièrement aux ballots de correspondances qui ont été conservés par la Hight Court of Admiralty de Londres et se trouvent actuellement aux Archives nationales anglaises à Kew.
Cette documentation est extrêmement précieuse et n’a pas d’équivalent dans les fonds français puisqu’elle rassemble la correspondance transportée à bord d’un navire, inévitablement destinée à être dispersée lorsque la traversée se déroule normalement. Ces prises permettent donc des carottages documentaires exceptionnels dans des fonds fossilisés et de saisir ainsi l’ensemble des liens entre les ports de destination et d’arrivée, qu’ils soient de nature administrative, économique ou familiale. Un autre aspect exceptionnel réside dans le plurilinguisme (basque, gascon, français) de ce corpus extrêmement prometteur sur la pratique quotidienne des langues et les phénomènes diglossiques.
Un premier projet conduit par l’équipe Iker qui avait pour but l’analyse des lettres basques provenant du navire le Dauphin, affrété à Bayonne, a révélé l’intérêt d’une approche plus large de ce sujet ce qui a été confirmé par un mémoire de recherche en cours à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour portant sur l’ensemble des correspondances provenant de ce navire, qui a été accompagné dans le cadre du programme Région Naom qui s’achève cette année. Dès lors il est apparu nécessaire d’étendre cette recherche à l’ensemble des bâtiments saisis en provenance des ports basques et du sud des Landes.
Il s’agira donc dans les 3 années qui viennent de procéder à la constitution de ce corpus qui pourra être intégré sur une base de données mise en œuvre dans le cadre des Très grands équipements HumaNum mis en place par le CNRS. Cette base permettra d’analyser le contexte historique, et par la démarche de la microhistoire l’étude des bateaux saisis, de leur équipage, des relations familiales à distance, de l’activité économique et les questions plus générales relevant de l’histoire atlantique et des relations avec les Amériques, les relations entre la course et la pêche, la guerre et l’économie, l’identité et les migrations.
L’ensemble de cette documentation ainsi organisée permettra d’aborder de nouveaux champs impliquant l’intervention plusieurs disciplines : l’approche littéraire qui se consacrera à la nature et à la fonction de l’écrit privé ; la linguistique, la sociolinguistique sur l’alphabétisation, la situation diglossique du Pays Basque et de la Gascogne, les relations entre écrit et oral. Une équipe pluridisciplinaire composée d’historiens et de linguistes français et canadiens a donc été constituée pour porter ce projet.