Séminaire "Les cultures politiques dans la péninsule ibérique et au Maghreb (VIIIème-XVème siècle)"Séminaire international de formation avancée – Bielle en Ossau
La première session du séminaire international sur Les Cultures politiques dans la péninsule Ibérique et au Maghreb, du VIIIème au XVème siècle (CPIM) a réuni 46 participants, à Bielle, en vallée d’Ossau (séjour et séances de travail au VVF Arriumage).
Les participants au séminaire
Co-organisé par les universités de Bordeaux-Montaigne, Pau et Pays de l’Adour, Toulouse-Jean Jaurès et leurs laboratoires respectifs, en partenariat avec l’École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), ce séminaire vise à proposer un examen croisé des cultures politiques dans les aires géographiques envisagées et connectées, en particulier au Moyen Âge. Sans jamais rien retirer aux singularités des contextes respectifs, l’approche est fondée sur une démarche résolument comparatiste et pluridisciplinaire, associant historiens, archéologues, historiens de l’art, linguistes et littéraires.
Pour la première édition 2017 (celles de 2018 et 2019 sont déjà programmées), la thématique retenue était celle du recours aux armes en péninsule Ibérique et au Maghreb, du VIIIème au XVème siècle (coordinateur scientifique D. Baloup, université Toulouse Jean Jaurès). La réflexion s’est articulée autour de trois grands types d’événements : la contestation violente de l’autorité, les affrontements armés dans le champ politique, la guerre.
Cet atelier doctoral international offre pour l’heure douze places pour des doctorants, post-doctorants et jeunes chercheurs, recrutés sur appel à candidature et sur sélection des dossiers présentés sur la plate-forme numérique de la Casa de Velázquez. Vingt-six candidatures ont été jugées recevables, douze ont été retenues (six Espagnols, cinq Français, un Italien). Ces jeunes chercheurs ont pu exposer leurs recherches (30 mn). Un doctorant palois, spécialiste d’histoire militaire médiévale, est intervenu, de même qu’un étudiant inscrit en doctorat à l’UPNA, autre université du réseau Iberus. Les autres doctorants et jeunes chercheurs représentaient les universités de Cantabria, d’Oviedo, Autonoma de Barcelona, Autonoma de Madrid, de Valencia, de Lyon 2, de Paris IV Sorbonne, de Paris I Panthéon-Sorbonne.
Ce séminaire est également ouvert aux étudiants de master recherche des trois universités organisatrices. Au cours de ces quatre jours consécutifs de formation et de cohabitation, ils ont ainsi eu l’opportunité d’entrer en contact direct et intensif avec une recherche internationale et spécialisée. Aux côtés des quatorze étudiants bordelais et de deux toulousains, six étudiants palois ont participé à cette session (quatre en master HCP Histoire médiévale - dir. V. Lamazou-Duplan, un en master HCP, Archéologie médiévale - dir. A. Champagne et un en Master LLCE - dir. F. Guillén).
Six enseignants-chercheurs français et espagnols, dont les travaux portent sur la thématique, ont été sollicités pour prononcer des conférences plénières et animer des ateliers dirigés en groupes plus restreints : Daniel Baloup (Université Toulouse - Jean Jaurès), Yassir Benhima (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Arsenio Dacosta (Universidad de Salamanca), Sophie Gilotte (UMR 5648 CIHAM, Lyon), Fabienne Guillén (Université de Pau et des pays de l’Adour) et Juan José Larrea (Universidad del País Vasco / Euskal Herriko Unibertsitatea). (programme)
Un ouvrage regroupant les contributions des formateurs, des doctorants et des jeunes docteurs sera publié. L’objectif est qu’il soit disponible pour le prochain séminaire 2018. Rendez-vous est déjà pris la première semaine d’octobre 2018… à Bielle, en vallée d’Ossau, qui continue ainsi à faire vivre les traditions de passage et d’échanges entre les deux versants pyrénéens.
Coordinateurs CPIM :
- Daniel Baloup (Université Toulouse - Jean Jaurès),
- Yann Dejugnat (Université Bordeaux Montaigne),
- Véronique Lamazou-Duplan (Université de Pau et des Pays de l'Adour).
Comité d'organisation :
- Amaia Arizaleta (Université Toulouse - Jean Jaurès),
- David Bramoullé (Université Toulouse - Jean Jaurès),
- Laurent Callegarin (Casa de Velázquez),
- Laurence Cabrero-Ravel (Université de Pau et des Pays de l'Adour),
- Isabelle Cartron (Université Bordeaux Montaigne),
- Martine Charageat (Université Bordeaux Montaigne),
- Fabienne Guillén (Université de Pau et des Pays de l'Adour).
À l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, ce projet est porté par le laboratoire ITEM (EA 3002 Identités, territoires, expressions, mobilités), en partenariat avec l’école doctorale en Sciences sociales et humanités, avec le soutien de la fédération de recherche Espace, frontière, métissage, du laboratoire de recherche Langues Littératures Civilisations de l’Arc Atlantique et du Conseil de la recherche de l'UFR lettres, langues, sciences humaines et sport.
Pour plus d’informations, site CPIM : http://www-ausonius.u-bordeaux3.fr/cpim
Ils en ont parlé...
Mairie de Bielle : http://www.mairie-bielle.fr/seminaire-international-au-village-vacances-de-bielle/
Lettre de l'upp@, du 23 octobre 2017 : http://www.univ-pau.fr/_wrapped-content/n-123-23-octobre-2017.html
Page recherche de l'UPPA : http://recherche.univ-pau.fr/fr/accueil/seminaire.html
Ouvrage "Le recours aux armes"Publication des textes de CPIM 2017
Daniel Baloup (éd.)
Collection Scripta Mediaevalia (33) Editions Ausonius
Bordeaux, 2018 - 131 p. 25 €
En dépit de progrès récents, la place accordée aux violences armées dans l’étude des cultures politiques médiévales en péninsule Ibérique et au Maghreb apparaît encore insuffisante. Elle est surtout inégale, et varie selon les types de violence observés. La proposition adressée aux auteurs du présent volume les invitait à renverser le point de vue généralement adopté sur ces questions : plutôt que de percevoir le recours aux armes comme un aléa dont l’irruption menacerait l’équilibre du jeu politique jusqu’à parfois annuler celui-ci, il leur a été demandé de l’envisager comme la conséquence d’un choix rationnel, pleinement intégré à la stratégie des acteurs. Leurs contributions traitent d’assassinats, d’émeutes ou de guerres : au-delà de l’ampleur et de la durée de la mobilisation, l’objet de la réflexion collective reste en effet l’articulation de la violence armée aux cultures politiques.
In spite of recent progress, the treatment given to violent acts of arms in the study of political medieval cultures in the Iberian Peninsula and North Africa seems still rather weak. It is especially uneven, varying considerably as it regards the type of violence observed. What this volume asked from its contributors was that their papers shed a new light on the question putting so as to completely challenge the points of view hitherto adopted: rather than considering the reliance on armed force as some kind of accident that came to menace the balance of the political game, sometimes to the extent that it totally overcomes this game, they were invited to see the use of armed force as the consequence of a rational choice, one that was completely integrated into the strategy of people who were in positions of power. Their papers talk about assassinations, riots and wars: beyond the scale and duration of these acts of violence, the goal of the collective response remains the articulation between armed violence and political cultures.