Journée d'étude "Formation et appropriation des frontières en Europe (XVIIe- XXIe siècles)"

Journée d'étude "Formation et appropriation des frontières en Europe (XVIIe- XXIe siècles)" - Approches pluridisciplinaires (anthropologie, géographie et histoire)Campus de Pau - salle Chadefaud de l'Institut Claude Laugénie

La journée d'étude "Formation et appropriation des frontières en Europe (XVIIe- XXIe siècles). Approches pluridisciplinaires (anthropologie, géographie et histoire)" organisée par Benjamin Duinat, aura lieu le 16 février 2024 à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, en salle Chadefaud de l'Institut Claude Laugénie.

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Argumentaire

Dans les traités internationaux du XVIIe siècle, de ceux de Westphalie (1648) à celui des Pyrénées (1659), la répartition des territoires se fait par énumération zonale, telle surface revenant à la souveraineté de tel prince. Mais, un siècle plus tard, les traités de l’ère de la délimitation relèvent d’une logique de projection textuelle de lignes, que l’on dit alors « divisoires », dans l’espace. Ainsi en est-il, par exemple, des négociations entre la France et le Piémont-Sardaigne (1760) ou l’Espagne (1785). Dans les textes de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les mots reproduisent donc le sillon qui doit relier les points d’abornement sur le terrain. Cela traduit un véritable bouleversement dans les rapports que les agents des États royaux entretiennent avec les espaces frontaliers.

Mais d’aucun(e)s diraient à bon droit que cette perspective demeure trop verticale et laisse peu de place aux populations, qui font en réalité bien plus que subir passivement la formation des frontières européennes. Dans le processus de délimitation (tracer un figuré linéaire sur une carte), de démarcation (réaliser un abornement) ou même dans la spécification de droits, jamais les populations locales ne sont absentes et jouent un rôle déterminant dans la construction d’un système frontalier. Cela signifie par conséquent que les frontières ne doivent pas être abordées comme des formes d’aliénation, mais plutôt comme une ressource, une rampe de lancement, un catalyseur de l’agentivité, l’inventivité, on a presque dit la virtuosité louvoyante des populations que les autorités ne peuvent ignorer.

Entre formation et appropriation des frontières, il y a là un couple de quasi antonymes qu’il s’agit de réconcilier.

 

Programme

Matinée
8h00  Accueil en salle Chadefaud (UPPA, Institut Claude Laugénie)

8h30 Maxime Kaci (maître de conférences en histoire, Université de Franche-Comté, Centre Lucien Febvre, UR 2273)
Les frontières un enjeu de sociétés : populations frontalières et négociations diplomatiques (XVIIe- XVIIIe siècle, Europe)

9h10 
Jean-Yves Puyo (professeur de géographie humaine, UPPA– TREE, UMR 6031)
Délimiter une frontière : du respect des droits d’usage à la recherche d’évanescentes « limites naturelles » (Pyrénées, XVIIe-XIXe siècles)

9h50 
Paloma Puente Lozano (profesora ayudante doctora, géographie humaine, Universidad Carlos III de Madrid)
Territoire et frontière : concepts, acteurs, lieux (Espagne-Portugal)

10h20 Pause – café

10h50 
Francesco Olivo (doctorant en histoire contemporaine, Université Paris-Est-Créteil – CRHEC, UR 4392)
Des frontières dans les Alpes à la frontière alpine : l’histoire croisée comme méthode d’analyse (XIXe siècle) 

11h30 
Elena Casiriain (doctorante en anthropologie Université Toulouse Jean Jaurès – Universidad del País Vasco, LISST-CAS UMR 5193)
Faire et défaire la frontière au quotidien : vivre dans la région frontalière du Pays Basque aujourd’hui


 Après-midi
14h00
Reprise en salle Chadefaud (UPPA, Institut Claude Laugénie)

14h00-15h30
Atelier de travail et d’échange entre les intervenant(e)s et les étudiant(e)s

Après 15h30
Temps d’échange entre les intervenant(e)s

 

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Contact

benjamin.duinat@univ-pau.fr