Jeudi d'ITEM - Aurélien Lignereux - 13 octobre 2022

Aux limites d’un empire : circulations et contestations dans l’Europe napoléonienne ?

Aurélien Lignereux

L’intérêt d’Aurélien Lignereux pour l’Empire de Napoléon est déjà ancien et remonte au moins à ses premiers pas comme chercheur, avec une étude sur la police de Fouché. Historien dix-neuviémiste, son travail a successivement porté sur les résistances villageoises à la gendarmerie et sur les serviteurs de l’État impérial à travers l’Europe. En étudiant la gendarmerie, institution ancrée dans le territoire et au cœur de la relation État-société mais pour cela même volontiers réduite à sa fonction d’effigie et longtemps dédaignée par l’histoire universitaire, Aurélien Lignereux est l’un de ceux qui ont participé à la dynamique de recherche ayant installé l’histoire sociale de l’État, telle que l’initiait Jean-Paul Jourdan, afin de mieux comprendre les réactions de rejet et le processus d’acceptation qu’a suscité le développement de la gendarmerie dans la France du XIXe siècle. Dans le sillage de sa thèse, et mettant à profit une méthodologie d’approche quantitative, néanmoins attentive à chacune des 4 000 rébellions collectives identifiées, reconstituées et exploitées dans une base de données (à la manière de l’équipe réunie par Jean Nicolas pour La Rébellion française), il a ouvert son cadre d’étude à l’espace européen placé sous la domination française durant la Révolution et l’Empire. Parce que les policiers et les gendarmes envoyés dans les départements réunis se sont révélés être, pour qui sait repérer des sources alternatives, des expatriés avant la lettre, c’est à une approche plus large des Impériaux qu’Aurélien Lignereux s’est essayé, étendant son corpus à l’ensemble des agents civils envoyés dans ces territoires rattachés. Appréhender ces hommes dans leur épaisseur sociale et familiale nourrit alors une réflexion sur les circulations, la conception de l’espace et des frontières, les identités et la nationalité, ainsi que sur le capital professionnel de telles mobilités, y compris lors du retour en France.

Heure : 14h-15h30

Lieu : Université de Pau et des Pays de l’Adour, Pau, bâtiment Gestion, Économie, Droit (GED), salle D04