Réformer l'enseignement supérieur français après 1968Le cas du groupe L’École et la Nation et des emprunts américains de la gauche française.

Les Jeudis d’ITEM se veulent une série de rencontres scientifiques sous forme de séminaire permettant aux chercheurs de présenter leurs thèmes, terrains et méthodes de recherche. Cette démarche vise à mettre en évidence les conditions de production des connaissances, la diversité des difficultés existant parfois dans le rapport au « terrain » ou aux « archives », les enjeux et les modalités de valorisation des recherches.

 

UPPA, Institut Claude Laugénie - Salle Chadefaud - 07 avril 2022, 14h00

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Réformer l'enseignement supérieur français après 1968 : le cas du groupe L’École et la Nation et des emprunts américains de la gauche française.

 

Après 1968, c'est l'université à l'américaine qui avance ses pions en France dirais-je avec provocation.

En 1968, la jeunesse étudiante française était en but avec une génération de dirigeants politiques et d'intellectuels qui lui témoignait une condescendance bienveillante. La révolte étudiante actée, l'ensemble des organisations politiques françaises, ou presque, essaya de reformuler ses propositions de réforme dans un sens favorisant l'autonomie de la jeunesse. Cela se traduit par un renouvellement du personnel intellectuel et militant participant à l'élaboration des programmes. Or, l'étudiant qui venait de descendre dans la rue, bien qu'on lui témoignait une plus grande attention, était encore trop tendre pour prendre la direction d'un important mouvement politique. Entre jeunesse turbulente et vieille garde, c'est donc une cohorte intermédiaire qui prit la parole. Aux intellectuels formés sous la IIIe République, succédèrent ceux formés durant l'Occupation et la Libération.

L’École et la Nation est exemplaire de cette dynamique. La revue commença de paraître en 1951 comme la revue du PCF à destination des instituteurs français. En moins d'une décennie, elle devint l'une des revues les plus diffusées et influentes dans les milieux enseignants de tous les degrés.

Après 1968, elle accorda une part plus grande aux problèmes de l'enseignement supérieur et ouvrit ses colonnes à une nouvelle génération de dirigeants et d'intellectuels.

En apparence, leur volonté semble claire, et simple, tenir compte des aspirations de Mai tout en défendant l'héritage des propositions portées par la gauche depuis la Libération. Or, il y a un troisième élément au tableau. L'université qu'ils dessinent a quelque chose d'américain dans la façon dont elle articule les rapports entre enseignement, recherche et culture. En quoi ? Pourquoi ? et surtout comment est-ce arrivé ?

 

Julien Marchesi est ATER en Histoire contemporaine à l'UPPA, il prépare une thèse sur Les gauches socialistes et communistes et l'enseignement supérieur des années 1940 aux années 1980 au sein de l'école doctorale Bordeaux Montaigne.

Cette présentation est organisée avec la Société Française d’Histoire Politique (SFHPo) Nouvelle-Aquitaine.