Laurent Dissard

Laurent DissardUn passé submergé : mémoires (post-)ottomanes kurdes et arméniennes le long de l'Euphrate

​​​​​Séminaires inter-laboratoires | 2020-2021 Maison méditerranéenne des sciences de l'homme

De quoi les Ottomans sont-ils le nom ? La fabrique des mémoires collectives « ottomanes »

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Visioconférence retransmise en simultané dans le cadre des Jeudis d'ITEM

14h00

Lien vers la conférence

 

Résumé:

Juillet 2020: Erdoğan ordonne sa réouverture en mosquée. A près d’un siècle d’échéance, ces deux postures à l’égard de cet héritage patrimonial rappellent les enjeux identitaires qui animent les politiques mémorielles des États post-ottoman. Si les mémoires nationales ont fait l’objet de nombreuses études, le cas des mémoires d’Empire soulèvent de multiples difficultés d’appréhension : privées d’unité territoriale, linguistique et/ou communautaire, elle se retrouvent morcelées en multiples lieux et acteurs. Le cas de l’Empire ottoman s’avère exemplaire : suite à son démembrement en une multitude d’États - nations, le passé ottoman a longtemps été relégué hors/évacué des histoires nationales et communautaires concernées. Pourtant, depuis près d’une décennie, on assiste à une vive renaissance des usages du passé ottoman dans les sociétés post-ottomanes actuelles – renaissance qui prend des formes et des contours forts variables, dont on peine à comprendre les lignes force. Derrière cette pluralité inévitable, l’héritage ottoman se propose comme repère commun.

Laurent Dissard est chercheur en anthropologie de la Turquie et du Moyen-Orient au sein du groupe Identités, Mémoires, Expressions, Mobilités (ITEM) à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA). Il a obtenu son doctorat à l’Université de Berkeley, en Californie ; une bourse Andrew W. Mellon post-doctorale au Wolf Humanities Center de l’Université de Pennsylvanie ;  un Junior Research Fellowship à l’Institute of Advanced Studies de l’University College London. Il a été affilié à l’Université Koç et à l’Institut Français d’Études Anatoliennes (IFEA) à Istanbul. Il rédige actuellement un premier livre, Submerged: Archaeological Rescue and Historical Erasure in Eastern Turkey (Stanford University Press), sur les enjeux politiques de la patrimonialisation dans l’est de la Turquie.