Philbert NKURUNZIZA

Philbert NKURUNZIZASoutenance de thèse en histoire - 12 septembre 2025

Monsieur Philbert NKURUNZIZA,

candidat au Doctorat d'Histoire de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour,

soutiendra publiquement sa thèse intitulée Aux marges de l’État, au cœur du drame. Microhistoire des massacres de Ntega et Marangara au Burundi le 12 septembre 2025 à 14h00.

Dirigée par Monsieur LAURENT JALABERT la soutenance aura lieu à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, en salle Chadefaud de l'Institut Claude Laugénie.

Composition du jury 

M. LAURENT JALABERT, Professeur des universités, Université de Pau et des Pays de l'Adour, Directeur de thèse

M. Joseph GAHAMA, Professeur émérite Université du Burundi, Rapporteur

M. Aidan RUSSELL, Professeur Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), Rapporteur

Mme Sylvie HUMBERT, Professeur des universités, Université Catholique de Lille, Examinatrice

Mme Hélène DUMAS, Chargé de recherche CNRS, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Examinatrice

M. Jean Pierre CHRÉTIEN, Directeur de recherche émérite, Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne Examinateur

M. Hervé MAUPEU, Maître de conférences, Université de Pau et des Pays de l'Adour, Examinateur

M. Christian THIBON, Professeur émérite, Université de Pau et des Pays de l'Adour Examinateur

 

Résumé

Les massacres d’août 1988 à Ntega et Marangara, deux communes du nord du Burundi, s’inscrivent pleinement

dans l’histoire violente de ce pays. Ils surviennent dans un espace - temps assez resserré et en contexte de « paix ».

Ce basculement sanglant semble avoir surpris aussi bien les tueurs que leurs victimes. En utilisant un corpus de

sources orales recueillies dans une enquête - immersion et des archives diplomatiques belges et françaises, cette

thèse cherche à comprendre les ressorts qui ont conduit des gens ordinaires à participer aux massacres de leurs

voisins. Elle questionne comment les dynamiques sociales locales et les stratégies extérieures contribuent à mettre le

psychisme social en tension pour déconditionner les individus - tueurs de l’humanité et les reconditionner à

l’inhumanité. Au-delà de la manipulation ethnique, souvent essentialisée, cette recherche défend l’idée que ces

acteurs de la violence conservent une autonomie relave. Ils sont capables d’accélérer, de ralentir, voire

d’interrompre leurs opérations meurtrières. Cette recherche menée à l’échelle micro, analyse la capacitation

meurtrière – c’est-à-dire le processus d’acquisition des savoir-faire meurtriers - et les logiques à l’œuvre dans un

massacre de proximité, aux marges de l’État, au cœur de ce drame. Comprendre l’intention et la logique de ces

massacres suppose dès lors d’interroger, mais aussi d’analyser, le retournement meurtrier du voisinage et les

inscriptions de la mort sur les corps des victimes. Cette étude invite ainsi à repenser non seulement les mécanismes

d’empathie (des souffrances), mais aussi à élaborer les stratégies de détection et de lecture des signaux faibles de la

violence.