Terrains tsiganesRevue Ethnologie française

 

Ethnologie française 2018/4 (N° 172)

Coordinateurs du dossier : Martin Olivera (Université de Paris VIII) et Jean-Luc Poueyto (Université de Pau et des Pays de l’Adour, ITEM EA 3002)

Pages : 192

Éditeur : Presses Universitaires de France

Mise en ligne : 05/10/2018

ISBN : 9782130802150

Sommaire

 

Depuis le milieu des années 1970, l’ethnologie des Tsiganes a produit un certain nombre de monographies qui, toutes, ont en commun de montrer comment les x (nom de la communauté spécifiquement étudiée : Rom KalderashSlovensko RomaRom GaboriGadjkene Manouches, etc.) construisent, matériellement et symboliquement, leur différence au sein d’une société. La rencontre (la fameuse rencontre ethnographique) se fait en effet avec une communauté particulière, et non avec les Tsiganes (ou les Gitans, les Roms... tout autre terme générique), c’est-à-dire la totalité. L’ethnologue observe les Tsiganes entre eux, et les Tsiganes entre eux ne s’appellent pas « Tsiganes ». Une affirmation, parfois explicite, le plus souvent implicite, ressort de l’ensemble de ces travaux : le niveau de la totalité n’est pas celui de la réalité des rapports sociaux. Autrement dit : les Tsiganes n’existent pas. Ils sont une invention des sociétés au milieu desquelles ils vivent, en l’occurrence les sociétés européennes. D’ailleurs, les travaux qui s’intéressent à l’« image des Tsiganes » nous en apprennent plus sur les fantasmes de ces sociétés que sur la réalité de ceux auxquels cette étiquette est attribuée.

Une ethnologie des Tsiganes est-elle dès lors possible ? C'est à ce défi que s'attelle ce numéro important de la revue Ethnologie française.