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Loyautés politiques partagées en France de Charles V à Charles VIIJournée d'étude - Campus palois

La journée d'étude Loyautés politiques partagées en France de Charles V à Charles VII, organisée par Pierre Courroux, en partenariat avec la Bristish Academy, aura lieu à l'amphithéâtre de la Présidence à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour le 29 septembre 2023

Au Moyen Âge, la loyauté se distingue de la « foi » et de la « fidélité » par sa dimension juridique, même si la notion garde bien sûr une dimension concrète et religieuse. L’homme loyal est celui qui est fidèle à un engagement légal. Parmi tous les engagements légaux, la cérémonie de l’hommage est sans doute une des éléments structurants de la société médiévale. Pourtant, la loyauté qu’elle implique cause souvent des soucis, dès lors qu’elle rentre en conflit avec d’autres fidélités, ou avec ce que l’on considère comme son « bon droit ». La littérature médiévale regorge de récits de loyautés mises à l’épreuve, tiraillées.

Les loyautés partagées existent bien avant la fin du Moyen Âge : on a même inventé l’hommage lige pour tenter – sans succès – de les résoudre. Mais en France, la question ne se pose jamais avec autant d’acuité que pendant la Guerre de Cent Ans. Les loyautés sont partagées lors du schisme pontifical, bien sûr, mais aussi lors de la guerre franco-anglaise. Les cas de seigneurs ou d’autorités urbaines qui naviguent entre les camps, particulièrement en Gascogne, sont très nombreux, entre retournements de veste (cinq fois en cent ans pour les Albret) et stratégies familiales complexes pour plaire aux deux camps (chez les Grailly par exemple). On pourrait trouver d’autres cas de familles qui ménagent les deux camps ou passent de l’un à l’autre, dans la Normandie des années 1410-1450, ou dans Paris où le pouvoir est tantôt bourguignon tantôt armagnac, tantôt anglais. De plus, comme l’a montré Peter Lewis, le milieu du XIVe siècle voit l’apparition de ce qu’on nomme commodément la féodalité bâtarde, via diverses formes de patronage politique. Le phénomène s’accélère dans les années 1380, et provoque de plus en plus de conflits de loyautés, surtout à une époque où la monarchie a des intérêts qui s’opposent à ceux des grands féodaux. Enfin, il y a bien sûr la terrible guerre civile entre Bourguignons et Armagnacs, qui pour la France ne peut être comparée dans son ampleur et ses mécanismes de faction qu’aux guerres de religion du XVIe siècle.

Cette journée d’études a pour but d’explorer la vie partisane de Charles V à Charles VII, à la lumière des nouvelles données historiques de ces dernières années et des sciences politiques.

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Programme

8h30 – Accueil des participants 

9h – Introduction, Pierre Courroux (Université de Pau et des Pays de l’Adour) 

9h30 – Graeme Small (Université de Durham), Armagnacs and Burgundians in the city: factional conflict in urban France, c. 1410-35  

10h30 – Pause 

11h00 – Cléo Rager (Institut Catholique de Paris), Indifférence, opportunisme, obéissance ou adhésion ? L’attitude des Troyens pendant la querelle entre Bourguignons et Armagnacs 

12h00 – Repas 

14h00 – Véronique Lamazou-Duplan (Université de Pau et des pays de l’Adour), Les loyautés fébusiennes, coups politiques et pragmatisme

15h00 – Emmanuel Johans (Université du Mans), Vassaux et alliés. Comment s'est constitué le "parti Armagnac" dans le Midi ? 

16h00 – Pause 

16h30 – Andrew D. M. Green (Université de Durham), The Praguerie of 1440 and rebel loyalties under Charles VII 

17h30 – Conclusions 

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Contact

pierre.courroux@univ-pau.fr