Communs en milieu montagnard

Équitables mais pas égalitaires : les communs en milieu montagnardJournée d'étude coordonnée par Mathilde Lamothe

Cette journée d’étude, coordonnée par Mathilde Lamothe, s’intéresse à la connaissance de l’évolution du milieu naturel et sa gestion par les sociétés locales montagnardes, mais aussi à comprendre la manière dont les individus, les groupes ou les institutions politiques négocient l’accès aux communs, leur usage ou encore leur contrôle.

Ouverte à un large public, la journée d'étude se tiendra en salle Chadefaud de l'Institut Claude Laugénie à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour.

Ci-joint le lien Teams pour assister à la journée à distance :

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Elle sera précédée par un atelier de travail (workshop) jeudi 18 avril, destiné aux chercheurs invités au séminaire ayant des problématiques communes afin de commencer à constituer un réseau de chercheurs et de collaborateurs pour répondre en commun à de futurs appels à projet.

Programme

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Présentation

Entre les multiples plans étatiques nationaux (Stratégie nationale bas-carbone, Stratégie nationale pour la biodiversité 2030, etc.) et politiques culturelles internationales (Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030 de l’ONU), les ressources naturelles sont l’objet d’une attention accrue autant que de pressions directes et indirectes exercées sur le milieu. Dans ce contexte politique, économique et social, la question des communs[1] environnementaux en milieu de montagne, propriétés collectives anciennes liées aux ressources naturelles, prend une nouvelle actualité.
Les différents usages de la montagne et les droits collectifs (glanage, pacage, coupes de bois, chasse, etc.), démontrant les liens étroits qu’entretiennent les sociétés locales avec la Nature, peuvent s’appréhender dans une large approche diachronique avec la transformation des communs historiques en communs environnementaux.
Ces derniers sont appréhendés comme des anthroposystèmes ou écosystèmes cultivés encore visibles : « habiter la montagne en société n’a pu se faire sans donner un statut à la terre et aux maisons, ni construire des sociabilités agraires afin de partager les ressources écosystémiques »[2]. La gestion des biens intercommunautaires en montagne, tels les eaux thermales, les forêts ou les pâturages, peut se décliner en modèles sociaux sous forme de parts-prenants, de l’affouage ou encore des accords de compascuité. Parfois perçue comme une organisation valléenne idéalisée sous forme de système de self- government[3], selon un angle libertaire développé au XXe siècle, la question des communs environnementaux démontre surtout les interactions complexes et protéiformes entre écosystèmes et systèmes sociaux pour gérer la ressource dans la durée.
Cette journée d’étude s’intéresse à la connaissance de l’évolution du milieu naturel et sa gestion par les sociétés locales montagnardes, mais aussi à comprendre la manière dont les individus, les groupes ou les institutions politiques négocient l’accès aux communs, leur usage ou encore leur contrôle. Il s’agit d’un objet d’étude pluridisciplinaire qui renvoie autant à ses racines historiques qu’à ses dimensions pratique et empirique, et offre d’intéressantes mises en perspectives systémiques. La question des communs environnementaux permet également d’apporter une réflexion critique sur ce concept et sur son rôle en tant qu’imaginaire social afin d’éclairer la fabrique du social[4].

Nous souhaitons établir une forme d’état de l’art de la question des communs environnementaux en milieu montagnard qui sera présentée lors de la journée d’étude du vendredi 19 avril aux étudiants du master Histoire, Civilisations et Patrimoine de l’UPPA.

1] Voir notamment Elinor Ostrom, La Gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles [« Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action »], De Boeck, 2010, 300 p. ; Marie Cornu et al., Dictionnaire des biens communs, Paris, Quadrige, 2021, 1392 p. ; Jean-François Joye (dir.), Les « communaux » au XXIe siècle. Une propriété collective entre histoire et modernité, Presses universitaires Savoie Mont Blanc, 2021, 810 p. ; Sigrid AUBERT et Aurélie BOTTA (éd.), Les communs : un autre récit pour la coopération territoriale, Versailles, Quae, 2022, 275 p.
[2] Dominique Cunchinabe, « Le paysage des communs », Hau, 2020, n°15, p.
[3] Jean-François Soulet, « Sociétés, croyances et mentalités », dans Jean-François Soulet (dir.), Pyrénées, état des lieux, Morlaàs, Cairn, 2021, p. 339-375.
[4] Ghislaine Gallenga & Caroline Hervé, « Services publics : l’État face au commun », Anthropologie et Sociétés, 2019, n° 43, vol. 2, p. 9–21

Contact

mathilde.lamothe@univ-pau.fr
Laboratoire ITEM UR 3002
Université de Pau et des Pays de l’Adour

Chaire de professeur junior “Le patrimoine culturel immatériel
comme levier de développement des territoires (PCITER) en zones de montagne